Les femmes sont de plus en plus nombreuses à tenter l’aventure de l’entrepreneuriat. Au moins deux réseaux d’entrepreneuses se constituent actuellement dans le GrandSoissons. Pourquoi les nouvelles cheffes d’entreprises ont-elles besoin de se retrouver entre elles ? Entreprend-on différemment lorsque l’on est une femme ?
Etre fortes ensemble
On peut estimer entre 25% et 30%* la part des femmes dans l’entrepreneuriat en France. C’est une donnée proche des statistiques locales. Difficile de trouver un chiffrage précis et actualisé. Le clivage homme/femme dans le milieu professionnel, notamment de la création d’entreprise n’est pas encore dépassé. Entre le devoir omniprésent de prouver sa légitimité en tant que Cheffe d’entreprise et une gestion du quotidien exigeante, les entrepreneuses sont de plus en plus nombreuses à éprouver le besoin de se réunir pour garder leur motivation et créer des contacts.
Sabine Hinz, agent d’assurance général chez Swisslife a lancé fin 2018 Entrepreneuriat au Féminin, un club de la Confédération des PME de l’Aisne (CPME 02). Elle propose un rendez-vous mensuel et thématique sur le temps du déjeuner. De son côté, Stéphanie Brimont, organisatrice d’intérieure aux commandes de Maison et Harmonie, initie régulièrement depuis un an des réunions avec des entrepreneuses rencontrées via BGE Picardie, les Créatrices Éclairées. « C’est un bon moyen de ne pas se retrouver seule face à ses questions et ses doutes mais aussi d’encourager, de partager des savoir-faire, de se créer un réseau. », dit-elle. Avis partagé par Sabine Hinz « On se comprend tout se suite, sans besoin de débattre de la condition féminine. On regarde le positif, même dans les situations difficiles et on avance, ensemble ». Chacune insiste sur la nécessité de ne pas entreprendre seule. Se constituer un réseau aide à garder l’esprit ouvert sur son activité, c’est une condition de réussite pour le projet d’entreprise.
Entrepreneuriat au féminin, club féminin de la CPME 02, animé par Sandrine Hinz
Entreprendre au féminin
Toutes deux s’accordent à dire que le propre de l’entrepreneuriat féminin réside dans la nécessité de trouver le bon équilibre entre la vie de famille et la vie professionnelle, en limitant la charge mentale et les plannings impossibles. Stéphanie Brimont précise « Les femmes se mettent une grosse pression pour assurer leur rôle de mère, notamment, et de cheffe d’entreprise. ». Elle envisage d’ailleurs de créer un réseau local sur la thématique entrepreneuse et mère.
Les mentalités et les comportements évoluent mais certaines idées reçues persistent. Pour Sabine Hinz, « Une femme entrepreneur a besoin de beaucoup d’assurance pour surmonter des préjugés sur ses capacités à répondre à une problématique professionnelle, surtout dans des domaines d’activités où la représentation masculine est forte. »
On observe au niveau national une répartition des activités créées selon le genre. La part des femmes est la plus élevée dans la santé humaine et l’action sociale (75 %), les autres services aux ménages (70 %), l’industrie (52 %) et l’enseignement (50 %).**
Stéphanie Brimont et Sabine Hinz ont confiance en l’avenir. Pour Stéphanie « Les femmes sont en train de prendre leur place dans le monde du travail et dans le milieu de la création d’entreprise. ». Sabine, avec Entrepreneuriat au Féminin CPME02, travaille sur la mise en place d’actions en collège et lycées pour aider les jeunes à mieux appréhender le monde du travail, avoir quelques notions sur la création d’entreprises. Ainsi, ils et elles verront que les femmes, aussi, créent et dirigent leur entreprise. C’est ce qui fera, demain, toute la différence.
Les créatrices éclairées réunies par Stéphanie Brimont
*source étude Infogreffe, mars 2018
**source INSEE 29/01/2019